La pionnière des vaccins à ARN messager Katalin Karikó récompensée par l’Académie des sciences - Sciences et Avenir

Sciences et Avenir.

Katalin Karikó, la biochimiste hongroise, dont les travaux fondamentaux ont favorisé le développement des vaccins à ARN messager, a reçu la Grande Médaille 2021 à Paris.

La biochimiste hongroise Katalin Karikó en juin 2022 à New York.

“J’ai toujours rêvé que dans nos réfrigérateurs ou congélateurs, nous disposerions un jour de différents flacons contenant de l’ARN messager, témoigne la biochimiste Katalin Karikó, sous la coupole de l’Académie des sciences, à Paris, le 21 juin 2022.

Et que si par exemple, vous vous brûlez la main en cuisinant, il suffirait de prendre le flacon adéquat qui contient l’ARN messager codant une protéine utile à la guérison et de se l’administrer”, poursuit-elle avec son fort accent hongrois.

Pour cette raison, l’Académie des sciences a remis à cette tenace scientifique la plus prestigieuse de ses récompenses, la Grande Médaille 2021.

C'est donc cette molécule qui y apporte les instructions permettant la synthèse des protéines.

L’idée de Katalin Karikó est d’utiliser ce messager pour apporter aux cellules d’un tissu malade les instructions nécessaires à la fabrication de protéines qui leur permet de se réparer.

Dans les premières années, elle peine à convaincre de l’utilité de ses travaux sur l’ARN messager à des fins thérapeutiques.

Mais elle a persévéré : aux côtés de Drew Weissman, immunologiste à l'Université de Pennsylvanie, elle poursuit ses recherches sur la réponse immunitaire induite par l’ARN messager, convaincue du potentiel vaccinal de ses travaux?

Les choses concrètes débutent en 1990 : une équipe de l'université du Wisconsin, aux États-Unis, parvient à faire exprimer des protéines exogènes in vivo, chez des souris, en injectant l'information génétique les codant sous forme d'ADN ou d'ARN.

Autrement dit, lorsque ces récepteurs reconnaissent un ARN qui n'a pas été produit par une des cellules de l'hôte, ils déclenchent une série de réactions qui aboutissent au blocage de la synthèse des protéines, empêchant ainsi, par exemple, la réplication de virus à ARN.

Douze ans après les essais des Français, Katalin Karikó et son équipe ont l'idée de modifier les ARNm avec des bases différentes de celles utilisées par la nature, tout en étant très proches, dites analogues (2).

"Avant la pandémie de 2020, dans les congrès scientifiques dédiés à l’ARN messager, les chercheurs parlaient déjà d’essais contre le VIH ou le paludisme", se souvient Katalin Karikó.

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