Ensemble, ils montent également ÂActress, groupe qui, au fil des mois, des changements d’humeur et des mouvements de personnel, Âdeviendra, en 1971, les New York Dolls
Loin de la grâce féline de Marc Bolan ou des apparats d’outre-espace de ÂDavid Bowie, les New York Dolls avaient l’air de vieilles putains édentées, un gang superlatif et Âdécadent qui semblait se déboulonner de toutes parts à mesure qu’il Âavançait, contrairement à ses camarades qui fonçaient à bord de formidables fusées
Rebaptisé Sylvain Sylvain, Mizrahi y assure la guitare rythmique, indispensable filet de sécurité aux éclats pyromanes du soliste Johnny Thunders
Il suffira aux New York Dolls de deux albums pour asseoir leur influence – immense et comparable, dans un genre à peine différent, à celle qu’a pu exercer le Velvet Underground
Sur la pochette du premier album (New York Dolls, 1973), Sylvain Sylvain est le seul qui tire la Âtronche, renfrogné, patins à roulettes aux pieds
C’est lui qui convaincra les New York Dolls de se reformer en 2004 pour le Meltdown Festival à Londres dont il assurait la programmation
Suivront trois albums pas honteux mais un poil hors-sol, auxquels on préférera les escapades de Sylvain Sylvain avec les Teardrops (un album de power pop assez brillant en 1981) ou les Criminals (formés dans la foulée du split des New York Dolls en 1977 avec le chanteur David Johansen et dont le défunt label parisien New Rose sortira en 1985 une excellente compilation)
D’autres viendront par la suite, sous des identités changeantes – She Wolves, Roman Sandals, Batusis, Sylvain Sylvain and the Sylvains – ainsi qu’une autobiographie, There’s No Bones in Ice Cream, parue en 2018, qui représente sans doute ce qui a été écrit de mieux sur les New York Dolls à ce jour
Sylvain Sylvain est décédé le 13 janvier à l’âge de 69 ans