"Monsieur Pap Ndiaye est nommé ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse." C'est la grosse surprise du gouvernement d'Elisabeth Borne, dévoilé, vendredi 20 mai, par Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée, sur le perron du palais présidentiel.
Jean-Michel Blanquer avait en effet consacré une partie de ses cinq années passées au ministère à combattre "l'idéologie woke". "Sur tout ce qui touche aux minorités, il incarne des orientations qui ne sont certainement pas celles que Jean-Michel Blanquer a mises en œuvre", confirme le sociologue Michel Wieviorka, toujours dans Le Monde. "S'il a les moyens d'avoir la politique qu'il peut incarner, comme personnalité intellectuelle, je pense que nous irons dans une direction nouvelle", abonde-t-il.
Sur "l'islamo-gauchisme" dans le milieu universitaire, dénoncé par Jean-Michel Blanquer ou encore par l'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, Pap Ndiaye avait asséné sur France Inter : "Ce terme ne désigne aucune réalité à l'université.
Dès vendredi, l'arrivée à l'Education nationale du frère de la Prix Goncourt 2019, Marie Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, n'a pas manqué de faire réagir la classe politique.
Ce qui est sûr, c'est qu'il fallait 'déblanquériser' l'Education nationale", a réagi, auprès de l'AFP, le député LFI Alexis Corbière.
Mais "ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l'Education nationale", estime le parlementaire
Pour le Snes-FSU, principal syndicat enseignant du second degré, "la nomination de Pap Ndiaye est une rupture avec Jean-Michel Blanquer à plus d'un titre"
"Les urgences sont réelles, des réponses rapides sont attendues, notamment en matière salariale." Pour le nouveau ministre de l'Education nationale, la tâche s'annonce immense