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"C'est quelqu'un qui bouscule et qui dérange" : Eric Dupond-Moretti, la terreur des prétoires devenu garde des Sceaux

"C'est quelqu'un qui bouscule et qui dérange" : Eric Dupond-Moretti, la terreur des prétoires devenu garde des Sceaux

Jul 11, 2020 2 mins, 28 secs

"Je suis sonnée, consternée par cette nomination." Quand elle a appris que son nouveau ministre s'appelait Eric Dupond-Moretti, cette magistrate n'en a pas cru ses oreilles.

Et Eric Dupond-Moretti n'est pas n'importe lequel.

Car entre Eric Dupond-Moretti et la magistrature, les contentieux ne manquent pas.

Dans les médias comme dans ses livres, l'avocat loupe rarement une occasion de cogner. "Je ne vais pas faire semblant de chanter les louanges de la magistrature : je me méfie de son corporatisme, de sa frilosité, de la détestation qu'elle voue au barreau.

"Le grand magistrat c'est d'abord quelqu'un qui se défie de lui, des a priori qui sont les siens", expliquait-il en 2015 dans un entretien vidéo accordé à l'ancien avocat général Philippe Bilger.

Depuis sa prestation de serment en 1984 à Lille, Eric Dupond-Moretti s'est fait une réputation d'empêcheur de tourner en rond dans les prétoires.

Un jour, un avocat général qui avait un cheveu sur la langue m'a prié d'arrêter de grommeler, ce à quoi je lui ai répondu 'mes grommellements valent bien les zézaiements de Monsieur l'avocat général'.

En 2016, comme l'a raconté Le Monde dans un portrait de 2018, il alpague dans les couloirs du tribunal de Bastia une présidente de cour d'assises qui se serait, selon lui, mal comportée.

Le parquet ouvre alors une enquête pour "acte d'intimidation envers un magistrat". "La litanie des injures proférées par Eric Dupond-Moretti, on pourrait en faire un dictionnaire", observe le magistrat honoraire Serge Portelli.

C'est quelqu'un qui bouscule, dérange, attaque… Il veut faire peur, c'est comme cela qu'il a bâti son savoir-faire.Serge Portellià franceinfo.

Jugé maladroit dans son interrogatoire de l'une des plaignantes, le président de la cour d'assises aurait confié aux avocats des deux parties, hors de la salle d'audience, qu'il se sentait mal à l'aise et aurait préféré qu'une femme préside les débats.

Un mois après l'ajournement du procès Tron, l'audience solennelle de rentrée de la cour d'appel de Paris est l'occasion pour la procureure générale, Catherine Melet-Champrenault, de distiller ce commentaire : "Parasiter l'audience de la cour d'assises par des incidents multiples qui amènent à un renvoi de l'affaire à une session ultérieure est contraire à l'essence même du débat judiciaire qui se nourrit de la confrontation pacifique des analyses et des convictions." Pour les initiés qui assistent à la cérémonie, la référence à Eric Dupond-Moretti est limpide.

La réputation du bouillonnant avocat irait même jusqu'à décourager certains magistrats, qui préfèrent passer leur tour. "Lorsqu'ils examinent la liste des affaires à venir et qu'ils voient son nom, des présidents de cour d'assises rechignent", selon un habitué des prétoires.

Pendant mes trois années comme juge d'instruction, je garde le souvenir d'un avocat absolument exceptionnel qui défendait bec et ongles ses clients.Guillaume Didierà franceinfo.

Si Eric Dupond-Moretti a déjà réussi à faire pleurer des jurés sur le sort des accusés qu'il défendait, il ne se passionne guère pour les dossiers ultra-techniques qui requièrent des pages et des pages d'argumentations juridiques?

Eric Dupond-Moretti aura fort à faire pour redorer le blason d'un système judiciaire en manque criant de moyens.

"La cour d'assises, c'est quand même le seul endroit au monde où l'arbitre et le président portent le même maillot  

Le nouveau garde des Sceaux ira-t-il au clash avec les magistrats

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