Face à l'accélération des contaminations, faut-il prévoir une campagne de vaccination pour prévenir une évolution vers une épidémie ? "Si des vaccins contre la variole sont disponibles dans le pays, la vaccination des contacts étroits à haut risque doit être envisagée après une évaluation du rapport bénéfice/risque", a déclaré le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) dans un communiqué.
La variole du singe, ou l'orthopoxvirose simienne, est une zoonose virale, qui se transmet de l'animal à l'humain, et réciproquement. Des hommes peuvent être contaminés par des rongeurs infectés ou des primates, à travers un contact direct avec du sang, des liquides biologiques, des lésions cutanées ou des muqueuses de ces animaux. La consommation de viande pas assez cuite d'animaux infectés peut en outre entraîner un risque d'infection.
Hans Kluge, le directeur de l'Organisation mondiale de la santé en Europe, note qu'une majorité des personnes contaminées sont des hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes. L'agence sanitaire de l'ONU souhaite donc faire la lumière sur la transmission du virus par voie sexuelle parmi les hommes gays et bisexuels.
La variole du singe ne peut être soignée par un traitement.
En matière de vaccin, "il a été démontré à travers plusieurs études que la vaccination contre la variole [humaine] est efficace à 85% pour prévenir la variole du singe", souligne l'OMS*.
Face à l'augmentation de ces cas de variole du singe, les autorités de plusieurs pays commencent à évoquer de premières vaccinations contre le virus. En Espagne, le ministère de la Santé a ainsi préparé la commande de milliers de doses, selon El Pais (en espagnol), et le Canada n'exclut pas d'avoir recours à son stock de vaccins face à ces contaminations. .
D'après La Croix, la Haute Autorité de santé (HAS) devrait se prononcer lundi 23 mai sur l'opportunité de premières vaccinations contre la variole du singe.
En revanche, après l'éradication de la maladie, "les Etats ont été invités à détruire leurs stocks de virus [nécessaires à la fabrication des vaccins] et les stocks de virus restants ont été confiés à deux laboratoires de sécurité", aux Etats-Unis et en Russie, selon un document du ministère de la Santé datant de 2006.
"On pense que l'arrêt de la vaccination de la variole a permis au virus [de la variole du singe] d'émerger, notamment chez les personnes relativement jeunes qui n'ont jamais reçu le vaccin", estime India Leclercq, chercheuse à l'Institut Pasteur, interrogée sur France Inter. "En France, les personnes qui ont bénéficié de ces vaccins sont plutôt celles qui ont aujourd'hui plus de 50 ans.
Covid-19 : Où en est la France dans ses stocks de vaccins
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