Dans le débat du jour sur la lenteur de la vaccination, commentateurs et ministres ne font pas preuve d’une maîtrise hors normes.
L’Union européenne nous octroie pour l’instant 500 000 doses par semaine du vaccin Pfizer et bientôt 125 000 du vaccin Moderna.
L’immunité collective nécessite la vaccination de 60% de la population (ça tombe bien, c’est en gros ceux qui veulent se faire vacciner).
À ce rythme, sachant que la protection est acquise avec deux doses, combien faut-il injecter de doses par jour si on veut atteindre cette immunité collective en six mois, disons 200 jours.
Alors simplifions (les deux doses impliquent de vacciner moins pendant une première période pour gérer ensuite ceux qui reçoivent une première dose et ceux qui en reçoivent une deuxième) : 60% de soixante-six millions, 39,6 millions, deux doses 79,2 millions et on divise par 200 (nous y voilà ), ça nous fait 396 000 doses par jour (disons 400 000).
17 millions fois 2, le tout divisé par les 625 000 doses hebdomadaires.
Ce ne serait pas fait dans les temps en l’absence d’arrivée d’autres vaccins ou d’obtention de doses supplémentaires des deux déjà validés.
Mais, justement, on parle de l’arrivée de ces nouveaux vaccins (AstraZeneca, Curevac) et de l’augmentation des doses livrées des deux premiers.
Si tout va bien, mais vraiment si tout va bien, on nous promet jusqu’à 22 millions de doses d’ici fin mars.
11 millions de  personnes protégées, 2/3 seulement des seuls prioritaires à la fin de l’hiver (et, retour de la division, cette hypothèse exige la vaccination de 350000 personnes par jour pendant deux mois, compte tenu du retard pris en janvier : c’est possible ?).
Encore, ces calculs supposent-ils que la logistique mise en place permettra d’utiliser chaque semaine toutes les doses qui arrivent, sans perte.
Les 500 000 doses arrivées en décembre, on se demande où elles sont passées (on espère 100 000 vaccinés quinze jours plus tard)
Un million de personnes vaccinées fin janvier (objectif officiel) alors qu’on aura reçu deux millions et demi de doses et que la plupart des vaccinés n’en auront reçu qu’uneÂ
Pour autant, il est confondant de constater que ni les gestionnaires, ni les commentateurs qui saturent les écrans et les ondes ne sont capables de nous donner un ordre de grandeur du nombre de vaccinations quotidiennes nécessaires
De dire qu’on a tant de vaccins pour les deux prochains mois, donc qu’on ne pourra vacciner chaque jour que tant de personnes, puis qu’on devrait avoir tant de doses les mois suivants et qu’on pourra alors vacciner tant de personnes supplémentaires et de se donner alors les moyens, de prendre l’engagement, de vacciner le nombre de personnes correspondant le plus exactement possible au nombre de doses reçuesÂ
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